Présidente de « Les premières », incubateur pour start-up innovantes

Je dirige l’incubateur « Les Premières », Région Auvergne-Rhône- Alpes, nous faisons partie d’un ensemble d’incubateurs qui ont la particularité d’aider les femmes et équipes mixtes (à partir du moment où une femme à une place prépondérante), à créer des start-up qui ont de l’ambition.

J’ai pris la direction en 2013 après un parcours atypique qui ne me prédisposait pas à diriger un incubateur. 

Pour la petite histoire je suis une scientifique contrariée, qui a fait des études de droit, car j’ai un master en droit public. 

Quand on parle de reconversion, à tout moment de sa vie il faut savoir saisir les opportunités. La vie n’est pas linéaire. Quand on reçoit des étudiants, on leur explique que les études faites ne sont pas forcément les études de l’avenir. Il faut en avoir conscience car ça libère.

L’idée  est d’acquérir des compétences successives.

J’ai rencontré une personne extraordinaire qui avait un cabinet de consulting. Il m’a formé au marketing et me lance dans le secteur de la Savoie et Haute-Savoie. J’ai enchainé les missions de recrutement, de formation, d’accompagnement des équipes commerciales et les TPE/PME. A un moment il faut oser. A mon premier recrutement j’avais 24 ans, ce n’était pas simple, mais on a le droit à l’erreur. J’ai découvert que c’est la partie humaine qui m’intéressait. 

Au bout de 25 ans, après une petite transition pour élever mes enfants, j’ai fait le choix de dire : « qu’est-ce que je veux faire de ma vie ». 

Il faut saisir les opportunités. J’ai rencontré une équipe extraordinaire, j’ai donc postulé pour devenir déléguée générale de cet incubateur.

Je n’avais pas toutes les compétences à l’époque, l’aventure a commencé en 2013. Nous avions 10 créatrices, et une équipe accompagnante dynamique toujours en place. Aujourd’hui nous accompagnons plus de 68 start-up. 

Les équipes mixtes de créateurs son bienvenues. Nous pensons que la mixité est un atout complémentaire. 

La moyenne d’âge à bien baissé. Avant c’était 45 ans. Aujourd’hui cela va de 26 ans à 53 ans. Il n’y a pas d’âge pour démarrer. Les plus jeunes c’est dans la suite de leurs études, les autres c’est suite à une reconversion.

3 pépites : 

1 – Oser ! 

A un moment donné, il faut faire un bilan de sa vie « connais-toi toi-même ». « Qu’est ce qu’on aime bien faire ? « Qu’est-ce qu’on aimerait faire ? » « Qu’est-ce qui ne me convient plus ? » «  Que je ne veux plus accepter ? ». 

Je fais mon premier bilan en moi, je me pose.

Maintenant osez : c’est facile de prendre le téléphone, mais il faut déjà faire ce premier pas. Pour vous aider, il y a des organismes, allez frapper aux portes. Dites que vous avez des envies, que vous aimeriez bien les réaliser et oser demander : « aidez-moi ».

Vous verrez que c’est incroyable les gens qui se mettront à votre disposition pour vous aider.

C’est aussi pour cela que l’on aide l’entrepreneuriat féminin, car peu de femmes font cette démarche pour se faire aider. 

Les réseaux sont nombreux. Il y a le REF, regroupement de 26 réseaux sur la région Lyonnaise. 

2 – Listez toutes vos compétences :

Allez cherchez l’inventaire de vos compétences, on ne les liste pas assez. Quand on postule on valide ce qu’on ne sait pas faire, avant d’écrire ce que l’on sait faire. 

Faites-vous accompagner pour le reste. Vous n’êtes pas obligée de tout faire. C’est bien d’avoir des notions, mais faites vous accompagner avec des partenaires, des prestataires. Savoir déléguer. Vous gagnerez du temps, et de la compétence. 

On travaille beaucoup, mais il faut vraiment travailler sur le tabou de l’argent chez les femmes. Aller chercher du financement, c’est une des clés pour votre projet. Ne pas sous-estimer la partie financière dont vous avez besoin. Demandez largement. 

Dans l’incubateur, nous avons des partenaires bancaires, qui n,vous aident à démystifier le banquier. Nous avons aussi des business angels. On revient à oser.

3 – « Je peux », « je m’autorise » : 

Arriver à accepter qu’on ne peut pas être compétente dans tout, et dépasser certains freins. Se dire qu’à un moment donné, « je suis capable de », « je m’autorise ». 

« Si l’aventure vous parait difficile, essayez l’ennui, il est toujours mortel » Paulo Coelho.

Ayez toujours l’enthousiasme, la bienveillance. Vous verrez qu’il y a toujours beaucoup de bienveillance autour de soi. 

Il y a une phrase que j’aime beaucoup : « il n’y a que dans le dictionnaire que la réussite arrive avant le succès ». 

Au début, on a l’enthousiasme, puis ensuite une courbe descendante, où l’on se dit que l’on n’y arrivera pas. Seuls le travail et la persévérance font qu’on y arrive. Même si ce n’est pas le chemin initial. 

Soyez attentif. Il n’y a pas de hasard. Des choses sont mises sur votre chemin. 

Le mot reconversion est vraiment génial. La vie est faite de choses successives. La vie est une formidable opportunité.

Reconversion, c’est la conversion de toute l’énergie qu’on a en soi au service de soi-même avant tout, puis aux autres. Ce n’est pas toujours simple, mais je fais ce que je veux, j’ai choisi. Je suis dans le être. 

Le savoir être est la compétence la plus appréciée, remise en valeur et recherchée par les DRH aujourd’hui. 

Pour joindre l’incubateur “Les Premières”, réseau national :

https://www.wikilespremieres.com/fr